Le matin du 23 septembre, à Emmaüs Al Qubeibeh, la communauté des Franciscains de la Custodie de Terre Sainte s'est réunie autour de l'autel afin de commémorer les saints Siméon et Cléophas. Ces deux disciples sont ceux que le Christ ressuscité a rejoints sur le chemin entre Jérusalem et le village d’Emmaüs, après la crucifixion. Dans son homélie, le frère Francesco Patton, Custode de Terre Sainte, a fait référence à l'invitation que les deux disciples ont adressée à Jésus une fois arrivés près d'Emmaüs, offrant l'hospitalité à celui qu’ils prenaient encore pour un étranger : « Reste avec nous, car le soir tombe ». Fr. FRANCESCO PATTON, ofm Custode de Terre Sainte « Emmaüs est précisément un message d'Espérance pascale, parce que cette invocation que les disciples adressent à Jésus vient d'un cœur qui a presque cessé d'espérer, d'un cœur qui a désormais peur de la nuit, peur de l'obscurité. La rencontre avec le Christ devient donc un évènement qui ravive dans les cœurs le sens de la vie et le désir de vivre, et aussi – si j'ose le dire – le désir de partager cette rencontre fondamentale qu'est celle du Seigneur Jésus ! » Jésus répond à la demande des deux disciples et reste avec eux. Il les aide ainsi à surmonter leur peur et à retrouver l'espoir perdu. Fr. FRANCESCO PATTON, ofm Custode de Terre Sainte « Et puis il y a ce geste extraordinaire de la fraction du pain. C'est précisément le moment de partage ultime, celui qui nous fait prendre conscience que Jésus continue à être présent dans chaque acte, dans chaque geste de partage, et pas uniquement dans le sacrement de l'Eucharistie. Lorsque nous sommes capables de partager notre temps avec un malade, de partager notre pain avec un pauvre, de partager notre maison avec un sans-abri, Jésus est présent. C'est comme dire que la résurrection et l'expérience de la résurrection se poursuivent à travers cette expérience de partage de Pâques. » Au cours de la célébration, le jeune frère Darlington Chidiogo, originaire du Nigeria, a renouvelé ses vœux devant le Custode, un peu avant la date traditionnelle du 3 octobre, l’apothéose de saint François. Le jeune Franciscain doit en effet partir d’ici là pour Rhodes, où il effectuera son « année franciscaine » et étudiera également le grec. Le beau sanctuaire d'Emmaüs, bien entretenu par la petite communauté, est construit sur les fondations de ce qui a été identifié comme la maison de Cléophas. Les portes sont toujours ouvertes afin d’accueillir comme il se doit pèlerins, étrangers et bénévoles. Ce sont les sœurs de saint Charles Borromée qui assurent le service auprès des personnes âgées et des malades qui résident là. Leur présence, ainsi que ce lieu réservé au silence et à l'écoute de Dieu, sont des signes d'espérance au sein de ce village entièrement musulman qui, selon le Custode, expérimente ainsi le récit d'Emmaüs dans l'Évangile de Luc. Fr. FRANCESCO PATTON, ofm Custode de Terre Sainte « Je crois que le fait d'être présents, même en si petit nombre, est une belle image de ce qu'est notre présence en tant qu'Église dans le monde. Si ce monde n'est pas majoritairement chrétien, il peut en revanche s’avérer capable de reconnaître la présence de Jésus ressuscité précisément à travers Ses disciples, si ces derniers, à savoir nous-mêmes, deviennent capables de faire reconnaître le Christ dans la fraction du pain. » Fr. ZAHER ABBOUD, ofm Supérieur de la Maison d’Emmaüs « Cette présence est toujours comme une demande au Seigneur : "reste avec nous". Car sans sa présence, nous ne pouvons pas voir la lumière de Pâques. Sa présence nous donne aussi le courage de retourner à Jérusalem pour annoncer Sa résurrection, Sa vie et Son triomphe sur le péché et la mort. »