Une conférence sur les attaques contre les chrétiens en Terre sainte, intitulée "Pourquoi certains Juifs crachent-ils sur les Gentils ?" a été récemment organisée par le Centre d'étude des relations entre juifs, chrétiens et musulmans de l’Open University of Israel. Elle a non seulement porté sur l’augmentation des attaques contre les chrétiens dans la ville sainte au cours des derniers mois, mais aussi sur les raisons sociales et religieuses d'un phénomène qui, malheureusement, ne cesse de s'amplifier..
Fr. MATTEO MUNARI, ofm
Studium Biblucum franciscanum
La pratique consistant à cracher sur quelqu’un, comme pour manifester son mépris ou pour se dissocier de l’“impureté” de la personne visée, est une pratique que nous retrouvons dans des récits très anciens. Même dans la Passion, il y a des gens qui crachent sur Jésus. Non seulement pendant son procès juif, mais aussi à travers les soldats romains, qui lui crachent dessus en disant : "Voici le roi des Juifs".
Dott.ssa IRIS SHAGRIR
Open University of Israel
Ce qui nous intéresse le plus, c'est ce contraste qui existe avec le phénomène des crachats en Europe il y a de nombreuses années, lorsque les Juifs étaient une petite minorité. Il s’agissait alors d’une sorte de défense de démonstration de courage contre l'acte d'humiliation qu’ils subissaient. Aujourd’hui, un renversement s'est produit ici en Israël, un renversement qui a lieu tous les jours, parce que les Juifs, qui constituent la majorité de la population, perpétuent désormais cet acte sans provocation.
Dott.ssa ANNE GUTGARTS
Université d’Haifa
Il s'agit d'abord d'un acte de défense juif, qui est intériorisé dans le récit chrétien et qui se répercute ensuite à nouveau dans la source juive. Cet acte s'inscrit dans un contexte constant de dialogue interreligieux .
Le professeur Yair Furstenberg a voulu expliquer, d'un point de vue théologique, pourquoi le fait de cracher sur un païen est contraire à la loi juive.
Prof. YAIR FURSTENBERG
Université hébraïque de Jérusalem
La loi juive est un principe - un guide pour tous les juifs orthodoxes.
Or selon nos connaissances, ces actes n’ont rien à voir avec la loi juive ; ils vont même à l'encontre de celle-ci.
Le fait de savoir que ces personnes agissent sur la base de leur propre motivation et de méconnaissances donne donc, à ceux qui le veulent, la possibilité de créer un environnement pacifique.
Un phénomène croissant, selon les données présentées par des chercheurs juifs, qui sont également les promoteurs d'une ligne d'assistance téléphonique destinée à recueillir les plaintes des victimes chrétiennes.
YSCA HARANI
Chercheuse en histoire du christianisme
J'ai commencé avec des volontaires, j'en ai maintenant soixante-dix. Vous pouvez faire des signalements en 10 langues. Il nous manque encore la langue éthiopienne, mais les rapports peuvent être en russe, en ukrainien, en grec, en italien, en espagnol, en français....
Il suffit d'écrire les détails. Puis, à la fin de chaque mois, nous soumettons un dossier. Au moment où nous avons commencé, j'en avais déjà 5. Là actuellement, j'en ai 1. C’est donc que cela fonctionne !
Ces mêmes chrétiens sont les premiers à donner le bon exemple.
Fr. MATTEO MUNARI, ofm
Studium Biblucum franciscanum
Lorsque quelqu'un nous persécute, nous méprise, nous crache dessus, nous sommes appelés à montrer l'amour que nous avons pour eux. Jésus a dit : "Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : aimez vos ennemis, priez pour ceux qui vous persécutent".
Nous sommes appelés à donner l'exemple d'un amour qui n'a pas de frontières, qui va bien au-delà du mépris que nous pouvons subir.
Cette semaine : le message de Noël du Custode de Terre Sainte, le Fr. Francesco Patton ; une prière pour la paix à Rome ; un nouveau livre sur l'histoire des origines du christianisme ; et enfin la fête juive de Hanoukka.
Le 11 décembre, la Place Santa Maria in Trastevere à Rome a été illuminée par des bougies symboliques de foi et d'espérance, lors d'une prière dédiée à la paix dans le monde présidée par le Cardinal Matteo Zuppi, président de la Conférence épiscopale italienne, et par le Fr. Ibrahim Faltas, vicaire de la Custodie de Terre Sainte.
Le 13 décembre, l'Université de Dar Al-Kalima, en coopération avec la Mission pontificale, a organisé une conférence au théâtre universitaire de Dar Al-Kalima à Bethléem pour présenter le livre « Palestine, berceau du christianisme : une introduction à l'histoire des origines du christianisme du Ier VIIe siècle ».