La nuit de Bethléem - Noël 2013
2013-12-25 03:33:40
Lorsque le soir tombe, la place de la Nativité change de visage… Et le bruit festif de la journée cède le pas à une atmosphère plus intime et recueillie… C’est la nuit de Bethléem.
Dans la basilique, qui est désormais fermée, les franciscains préparent la grotte, à l’autel de la Mangeoire.
Des moments intenses, notamment pour ceux qui vivent près de ce lieu depuis des années ou pour ceux qui, avec les célébrations solennelles, peuvent se recueillir en silence quelques instants en cette nuit si particulière…
A l’extérieur, peu à peu, la place se ranime… De très nombreux fidèles font la queue pour accéder à la messe de Minuit dans la basilique Sainte-Catherine. 1500 billets ont été distribués.
Tout est tellement beau et émouvant…. Nous n’avons pas de mots.
C’est le lieu de Jésus, et nous espérons aussi qu’il soit le lieu de la paix, car j’ai vu beaucoup de souffrance, et j’espère que cela soit un petit pas de plus vers la paix.
C’est la première fois que je suis à Bethléem le jour de Noël : Je suis venu exprès, j’ai cherché à mettre les 2 choses ensemble. C’est un moment émouvant que de se trouver là où Jésus est né… C’est une émotion étrange, je n’arrive pas à l’expliquer… Je ne sais pas ce qui se passera à minuit… Peut-être serai-je encore plus ému…
Non, je ne peux pas y croire… C’est un rêve qui devient réalité… Je suis très très heureuse… Le Christ est venu ici, et parce qu’il est né ici, il doit nous donner la paix.
Et en effet, il s’agit du point culminant de la nuit de Bethléem, la Messe de Minuit, qui commence tout de suite après l’office des lectures, sur les notes de l’hymne ‘Gloire à Dieu au plus haut des cieux’.
Présidée par le Patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, elle est concélébrée par des dizaines de prêtres.
Dans une église comble, surtout de pèlerins en provenance des 4 coins du monde, l’homélie du Patriarche latin a été particulièrement forte.
Mgr Fouad Twal a rappelé tous les drames de l’humanité, y compris les “situations difficiles en Egypte et en Irak, ainsi que la tragédie syrienne“ : le patriarche a défini la situation du monde et du Moyen-Orient en particulier comme une “longue nuit de conflits, de guerres, de destructions, de peur, de haine, de racisme“. “Oh, enfant de Bethléem, nous sommes fatigués“, a-t-il dit d’un ton grave.
“Mais nous ne devons jamais céder au désespoir, a-t-il poursuivi, car Jésus, le Sauveur, nous annonce que la paix est possible, que la flamme de l’espérance est bien vivante, que la justice, la paix et la réconciliation viendront. De Bethléem, le message du Salut est parti, et c’est vers Bethléem que nous devons regarder“. En espérant encore la “paix du Christ, universelle et basée sur la justice“.
“En Terre Sainte, nous vivons un conflit qui semble ne pas avoir de solution à court terme….assure encore le Patriarche latin de Jérusalem, mais même si cette réalité douloureuse “soulève encore de nombreuses questions sur notre avenir dans ce pays, nous avons besoin de la réponse de la foi. Et cette réponse, ce n’est ni l’émigration, ni de se renfermer sur soi-même“.
“Notre terre est sainte, poursuit-il, et en tant que telle, elle doit recevoir de nous une réponse de fidélité, car pour nous, vivre ici est une vocation divine, une bénédiction, un privilège.
Le patriarche a enfin lancé un appel pour les évêques et les religieuses récemment enlevés en Syrie. En cette nuit, a-t-il poursuivi, prions pour leur retour et pour que la dignité leur soit rendue. Souviens-toi d’eux, Seigneur, et de tous les réfugiés.
En même temps, à la même heure, une autre messe était célébrée, plus intime et plus recueillie, dans la grotte, près de l’autel de la Mangeoire…
Ceux qui y prennent part sont principalement des fidèles de la paroisse catholique latine de Bethléem, car elle est présidée par leur curé, le père Nerwan Nasser.
Aux alentours d’une heure du matin, la célébration à Sainte-Catherine prend fin. Le patriarche descend dans la grotte avec l’enfant, pour le placer là où la naissance du fils de Dieu a eu lieu.
“C’est ici, de la Vierge Marie, qu’est né Jésus-Christ“, peut-on lire sur l’étoile d’argent.
Et c’est ici que toute la nuit se succèderont les messes, dans un enchaînement de chants, de prière et d’émotion… C’est ici le lieu de Noël.
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