Béthanie est l'une des principales étapes du voyage annuel en Terre Sainte de la Coordination Terre Sainte. Après dix ans, ce groupe d'évêques d'Europe et d'Amérique du Nord a voulu retourner voir le jardin d'enfant géré par des religieuses comboniennes littéralement adossé au mur de séparation construit par Israël.
Sr. ALICIA VACAS
Supérieure provinciale du Moyen-Orient des sœurs comboniennes
« Je dirais que la situation ne s'est pas améliorée. Il y a 10 ans, nous avions toujours l'espoir que le mur s'ouvrirait, qu'à un moment donné, ils feraient au moins un point de contrôle, un contrôle militaire, qu'ils trouveraient un moyen par lequel quelqu'un puisse traverser ce mur. Au lieu de cela, ces dernières années, le mur s'est définitivement fermé et les enfants qui venaient de l'autre côté - du côté palestinien - n'ont plus accès à l'école. »
Les colonnes de béton de neuf mètres de haut et les barbelés n'ont pas arrêté la petite communauté: une partie des religieuses s'est déplacée au-delà du mur, pour continuer à servir les habitants de Béthanie, en arabe Al-Azariya.
Sr. ALICIA VACAS
Supérieure provinciale du Moyen-Orient des sœurs comboniennes
« Il n'est pas facile de vivre dans une situation de tension, de se retrouver parfois pris au piège entre ces deux peuples que nous aimons et dont nous faisons partie mais qui s'affrontent encore dans notre maison, en plein dans notre jardin. Je pense qu'il est très important que les évêques connaissent la situation telle qu'elle est, sans être teintés d'un côté ou de l'autre par des intérêts partiels ... qu'ils connaissent la vie des gens comme ça, sur place, et dans ce cas notre vie. Nous avons une histoire à raconter, l'histoire de ce morceau de mur, mais le mur fait plus de 800 kilomètres de long et chaque morceau a sa propre histoire. »
Le travail aux côtés d'enfants bédouins qui vivent dans de véritables cabanes en tôle sur les collines environnantes représente une autre des activités des religieuses comboniennes, racontée aux évêques non sans émotion.
S.E. Mgr RICHARD GAGNON
Archidiocèse de Winnipeg - Canada
« Elles travaillent avec les gens qui vivent ici, construisent des ponts, essaient de vivre l'Évangile, ne s'impliquent pas dans les partis politiques ou les idéologies. Leur témoignage est très, très important en Terre Sainte. C'est une voix qui doit être entendue et leur exemple parle très clairement. »
S.E. Mgr RODOLFO CETOLONI, ofm
Évêque de Grosseto - Italie
« Être là malgré tout, être là pour les gens dans une situation où, du point de vue des adultes, il ne semble pas y avoir de solutions, et probablement en ce moment il n'y a pas de solutions. Mais ces gens doivent vivre, donc ils ont besoin de quelqu'un qui vive avec eux, qui les aide dans leurs besoins, qui partage la vie avec eux. C'est un signe qu'aucune guerre, aucun mur, aucune haine ne peut abattre. »
Le fil conducteur de la semaine de visite était les jeunes générations: la Coordination Terre Sainte est également passée par la bande de Gaza, Ramallah et Jérusalem-Est, saluée par l'Église locale.
S.E. Mons. PIERBATTISTA PIZZABALLA, ofm
Administrateur apostolique du Patriarcat latin de Jérusalem
« Leur but est d'écouter, connaitre, puis de retourner dans leur pays et de faire entendre les besoins de l'Église et ses perspectives. »
Rév. Canon. MARK MADDEN
Secrétaire Général de la Coordination Terre Sainte
« Je pense qu'il est facile pour nous, en provenance de l'Occident, en particulier dans des pays comme l'Angleterre d'où je viens, de mettre la tête dans le sable ... de penser que nous vivons à des milliers de kilomètres et que, par conséquent, tout cela ne nous concerne pas vraiment. Mais je pense que beaucoup de nos communautés chrétiennes, à notre retour, seront maintenant beaucoup plus impliquées, et intéressées. »
Cette semaine : le message de Noël du Custode de Terre Sainte, le Fr. Francesco Patton ; une prière pour la paix à Rome ; un nouveau livre sur l'histoire des origines du christianisme ; et enfin la fête juive de Hanoukka.
Le 11 décembre, la Place Santa Maria in Trastevere à Rome a été illuminée par des bougies symboliques de foi et d'espérance, lors d'une prière dédiée à la paix dans le monde présidée par le Cardinal Matteo Zuppi, président de la Conférence épiscopale italienne, et par le Fr. Ibrahim Faltas, vicaire de la Custodie de Terre Sainte.
Le 13 décembre, l'Université de Dar Al-Kalima, en coopération avec la Mission pontificale, a organisé une conférence au théâtre universitaire de Dar Al-Kalima à Bethléem pour présenter le livre « Palestine, berceau du christianisme : une introduction à l'histoire des origines du christianisme du Ier VIIe siècle ».